Tout savoir …..

Qu’est-ce qu’un radioamateur ? :

radio-amateur

1/ C’est un passionné de communication, c’est un expérimentateur.
2/ C’est une personne qui a reçu une autorisation officielle de communiquer par radio avec d’autres personnes dûment autorisées.
3/ Ce sont des Femmes et des Hommes qui viennent de tous les horizons, paysans, citadins, ecclésiastiques, acteur de cinéma, techniciens, chercheurs, Prix Nobel de physique (K1JT), souverain, cosmonaute, anonymes etc..
Un tissu social et culturel extrêmement varié, tissé sur toute la surface du globe !

Dans l’expression radioamateur, le mot amateur doit être compris dans son sens premier « Celui qui a un goût vif pour une chose ». Le qualificatif amateur n’est pas une appréciation péjorative de la qualité des opérateurs qui ont souvent un niveau de technicité et de savoir-faire très élevé. D’autre part il sous-entend que les communications se font à titre privé et ne peuvent en aucun cas faire l’objet d’une quelconque rémunération.

Kenwood ts990S1Le nombre de radioamateurs en France en 2014 était de 12000 environ.
Le Japon en compte 1 million deux cent mille alors que le Laos en compte seulement 2 ou 3. Seuls la Corée du Nord et le Yémen n’autorisent pas le radioamateurisme. L’âge moyen des radioamateurs est proche de 60 ans, beaucoup d’amateurs obtenant leur licence entre 40 et 50 ans. Pour lutter contre ce vieillissement, un assouplissement de la licence permettant d’opérer en novice avec un examen plus simple et des limites de puissance et de bandes plus réduites a vu le jour dans la plupart des pays pour encourager et rajeunir le radioamateurisme.

Les radioamateurs sont les seuls opérateurs de service radio ayant le droit de réaliser leur propre équipement sans homologation technique. Ceci impose un examen de niveau technique dans la plupart des pays pour éviter les gênes ou brouillages aux autres services ainsi que les risques de sécurité.

Que font les radioamateurs ?

Ils pratiquent une activité scientifique qui permet d’établir des liaisons radio-électriques et/ou hertziennes avec des radioamateurs du monde entier.
Cela permet d’acquérir des connaissances techniques dans le domaine de la radio, de l’électronique et de développer des liens d’amitié entre amateurs de différents pays.

ITUL’union Internationale des Télécommunications ( UIT) définit l’activité radioamateur comme un service de radiocommunication ayant pour objet l’instruction individuelle, l’intercommunication et les études techniques effectuées par des amateurs, c’est à dire des personnes dûment autorisées, s’intéressant à la technique de la radioélectricité à titre uniquement personnel et sans intérêt pécuniaire.

Quelle est l’histoire du radioamateurisme ?

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Avant la première guerre mondiale l’émission d’amateur était à son balbutiement et les amateurs prenaient un indicatif à leur convenance. Après la guerre tous les opérateurs radio démobilisés reprirent leurs expériences. Ils s’attribuent des indicatifs personnels. Ils ont tous le chiffre 8 suivi de 2 ou 3 lettres ceci en souvenir de leur appartenance au 8ème régiment de transmission au Mont Valérien.

L’administration des PTT délivre la première autorisation d’émission d’amateur le 5 septembre 1921 pour trafiquer sur une longueur d’onde de 200 à 250 m sous l’indicatif 8AA.

IARUEn 1925 création de l’IARU (International Amateur Radio Union) à la Sorbonne
En présence de 271 congressistes représentant 26 pays. Elle est composée d’associations nationales

Cette association est représentative auprès de l’UIT (Union Internationale des Télécommunications). Elle participe à toutes les réunions pour défendre les droits des services amateur et amateur par satellite.

L’UIT (Union Internationale des télécommunications) est l’institution spécialisée des Nations Unies pour les technologies des communications.

aRadioREF juillet 1935__093Dans les jours qui suivent la création de l’IARU, est crée l’association nationale française:
“le REF (Réseau des Emetteurs français)”.
A ce jour plus de 5000 radioamateurs adhèrent à cette association.
Le REF est relayé dans les départements par des associations locales qui signent une convention avec lui. C’est le cas de l’ARAM95.

En plus des moyens terrestres, les radioamateurs utilisent le secteur spatial.
Le 1er satellite radioamateur (OSCAR1) à été lancé le 12 décembre 1961.Il fonctionna pendant 18 jours.
1971 l’UIT l’Union international des télécommunication reconnaît le service amateur par satellite.
1972 lancement d’OSCAR 6, durée de vie 5 ans.
Plus de 30 satellites ont été lancé depuis 1961.
A ce jour une dizaine sont actifs !

Quelle formation pour devenir radioamateur?

Elle est assurée physiquement dans des radio-clubs départementaux, par exemple le Radio-club de Taverny dans le 95, ou par internet ou encore individuellement.
La formation est sanctionnée par un examen national qui conditionnera la délivrance du certificat d’opérateur.

La préparation à l’examen :
1/ Epreuve concernant la réglementation relative aux radiocommunications et aux conditions de mise en oeuvre des installations des services amateurs.

2/ Epreuve technique portant sur l’électricité et la radioélectricité.

Il faut s’inscrire dans un centre régional d’examen; ( pour le Val d’Oise : Service régional de Villejuif )
Si vous avez réussi aux épreuves, vous recevrez dans les semaines qui suivent votre certificat d’opérateur et un indicatif unique.

Depuis 2013 il n’y plus qu’une seule classe d’opérateur, la télégraphie n’étant plus obligatoire pour l’examen.

Le radioamateur doit se conformer à la législation en vigueur énoncée au Règlement des Radiocommunications : Teneur des conversations, trafic dans les bandes de fréquences allouées au service amateur, puissances autorisées, etc..(tout ce qui a été traité dans la législation).

Qu’elles sont les activités principales des radioamateurs ?

DSC00022Réaliser et mettre au points des montages électroniques : amplificateurs, préamplificateur, des émetteurs-récepteurs, des antennes spécifiques pour chaque bandes de fréquences attribuées, des appareils de mesures spécifiques aux expérimentations menées, créer des programmes pour assurer le fonctionnement des divers modes de transmissions numériques etc..

Comment établir des contacts radio avec d’autres radioamateurs dans le monde ?
De multiples possibilités s’offrent aux radioamateurs tant en mode de modulation qu’en moyen de transmission.

  • Les modes :

La télégraphie mode le plus ancien, le plus facile à mettre en oeuvre, le plus efficace. Il supprime la barrière des langues en utilisant le code Q qui est un language international.

La téléphonie :en modulation d’amplitude AM, en FM ou en BLU.

Les modes numériques :télétype, le packet-radio (dans les années 70-80 en utilisant le protocole AX-25 cela permettait d’adresser un message ou des fichiers (son, image, texte) à un radioamateur destinataire n’importe ou dans le monde via des nodes intelligents. C’était le précurseur d’Internet.
D’autres modes numériques sont apparus : le PSK-31 ,250, le MFSK, l’OLIVIA, le JT65, etc…tous avec des particularités différentes en occupation de bande passantes très étroites et en robustesses aux parasites.

psk

La transmission d’images : SSTV (balayage lent), haute définition, DRM (images numériques) fac-similé.

L’APRS : système de suivi automatique des positions. Il permet de visualiser sur des cartes en temps réal la position des stations fixes et mobiles.

  • Les possibilités de liaisons

Les radioamateurs ont à leur disposition 27 bandes de fréquences allant du
137 kHz (2222 m de longueur d’onde) à 241 GHz (1.2 mm).

Les liaisons se font en directe à portée optique, par onde de sol.
Par réflexion sur l’ionosphère, via des relais terrestres, via des relais en orbite (satellites), par réflexion sur la Lune, sur les queues de météorites, sur les nuages d’orages. Des liaisons sont également établie avec la station spatiale ISS.

L’ionosphère ce réflecteur indispensable aux liaisons décamétriques
L’ionosphère est la partie haute de l’atmosphère qui contient un gaz ionisé et qui affecte la propagation des ondes radio. Elle se situe entre 80 et 800 km d’altitude. La densité d’ionisation varie entre le jour et la nuit, entre l’été et l’hiver et elle est perturbée par l’activité solaire qui a un cycle de 11 ans.
L’ionosphère comporte plusieurs couches : D, E, F1, F2.
C’est elle qui conditionne la distance des liaisons tout en tenant compte de l’angle de départ de l’antenne d’émission.

L’ionosphère est transparent pour les fréquences VHF (50 MHZ) et supérieures.
Ce qui autorise les liaisons vers les satellites avec parfois des perturbations.

Quel matériel est nécessaire dans une station pour établir des contacts ?

Station1) un émetteur et un récepteur
2) une antenne
3) un micro ordinateur (facultatif

Un émetteur très simple pour la télégraphie se réalise avec 3 transistors et des fonds de tiroirs pour quelques euros.
Il y a les réalisations commerciales fabriquées par quelques marques :Kenwood, Yeasu, Ten-Tec, Icom, etc.. les prix varient de 200 à 5000 euros en fonction de leurs caractéristiques.
Une nouvelle génération d’émetteur-récepteur apparaît : le SDR (Software Defined Radio) tous les traitements des signaux sont effectués par des logiciels. L’E/R ne comporte plus aucune commande tout est géré par l’ordinateur.

Le récepteur : il est souvent intégré à l’émetteur. Il doit pouvoir décoder les différents types de modulation, avoir une bonne sensibilité, etre sélectif, comporter un appareil de mesure qui indique la force des signaux reçus.

P1040405(1)L’antenne : On dit toujours « tant vaut l’antenne tant vaut la station ». elle peut être faite d’un simple bout de fil électrique taillée aux bonnes dimensions pour des fréquences de travail données. Elle peut être composée de plusieurs éléments ce qui lui procure du gain et un effet directif, Il faudra l’orienter à l’aide d’un rotor pour contacter une direction privilégiée du monde. Le nombre d’éléments peut être important pour le trafic en THF ou UHF. Ou encore des paraboles de plusieurs mètres de diamètre réglable en site et en azimut pour établir des liaisons en se servant de la Lune comme réflecteur.
Le domaine des antennes reste un champ très vaste d’expérimentation pour les radioamateurs.

L’ordinateur est devenu accessoire indispensable des stations radio :
– Pour traiter tous les signaux en mode numériques
– Pour recueillir via Internet les données képleriennes des satellites défilants fournies par la NASA.
– Pour gérer le pointage des antennes en direction des satellites défilants, gérer le carnet de trafic etc…

De quoi parlent les radioamateurs ?

Ce qui est interdit : les conversations à caractère religieux, politique ou personnelles.
On parle de sujets techniques, des améliorations de la station, essai de nouvelles antennes ou de nouveau montage réalisé, de météo, d’informatique, d’astronomie, de sujets scientifiques.

– C’est le rendez-vous des copains, exemple dans le Val d’Oise : un contact journalier existe entre les OM du 95 et les expatriés pour cause de retraite dans diverses régions de France.
Se sont des réseaux établis entre OM d’un même départements.
– Ces contacts peuvent prendre des formes de challenge sanctionné par un diplôme par exemple contacter une station de chaque département français (DDFM) ou contacter les terres astrales françaises (Kerguelen, Crozet, Terre Adélie, la Nouvelle Amsterdam ou Saint Paul (DTA) ou contacter tous les états américains ou les oblasts (régions) russes etc…
– Ca peut être la participation à des concours nationaux, internationaux.
Ou participer à une expédition dans une contrée rare du monde sur des îles inhabitées.
Participer à la présentation du patrimoine français en activant un château, un moulin ou un lavoir ….
2012_ardf_F4CMS_003– Allier le sport à la radio en participant à des courses de radiogoniométrie sportive.
Il y a des compétitions locales, régionales ou internationales.
Le principe : 5 balises séquentielles émettent un signal morse. Elles sont disséminées dans un terrain boisé de 1 ou 2 km de coté. Il faut avoir un récepteur VHF ou HF, une antenne directive, une boussole, une carte au 1/15000. Le gagnant est celui qui a trouvé un maximum de balise en un minimum de temps. Tout le monde peut y participer.

Les radioamateurs pratiquent ils d’autres activités?

  • La chasse aux radiosondes météo

RS09F16dMétéo-France lance 2 fois par jour des ballons sondes pour récupérer les infos météo en altitude (20 à 30 km). Ces ballons émettent en permanence des signaux à destination du sol.
Après avoir éclaté le ballon redescend avec son équipement sous un parachute.
RS04C03-150x150Le suivi de la sonde s’effectue grâce à un GPS embarqué. Le radioamateur fait d’abord une simulation mathématiques du point de chute, corrige cette simulation en temps réel en suivant l’ascension et la descente de la sonde, puis va sur le terrain pour tenter de récupérer le matériel La localisation finale s’effectue avec des moyens pédestres, (antenne directive et récepteur UHF).

  • Se mettre au service de la Sécurité Civile

P1080700Lancer des appels au secours en cas de catastrophe naturelle et assurer des liaisons pour palier aux réseaux officiels qui sont saturés ou hors service. Dans ce cas les radioamateurs sont réquisitionnés.
Dans le Val d’Oise comme dans tous les départements des radioamateurs sont regroupés au sein d’une association : l’ADRASEC-95.

Cette association sous convention avec la Préfecture du Val d’Oise regroupe une vingtaine de radioamateurs bénévoles et motivés pour la protection des populations.

Des exercices sont déclenchés plusieurs fois par an à la demande du préfet du Val d’Oise dans des opérations de secours de type ORSEC pour établir et exploiter des réseaux annexes de transmission (entre le lieu d’un sinistre et la Préfecture) ou pour participer à la recherche d’aéronef en détresse. Ils sont localisés par radiogoniométrie.
L’ADRASEC 95 bénéficie d’un agrément de la Sécurité Civile par le biais de son affiliation à la Fédération Nationale des Radioamateurs au Service de la Sécurité Civile (FNRASEC, http://www.fnrasec.org).
Parmi ces radioamateurs certains sont volontaires pour assurer des liaisons en cas de catastrophes naturelles dans les départements ou dans le monde depuis le COGIC (centre opérationnel de gestion interministérielle de crise) à la Direction de la Sécurité Civile .

La radio : un monde de découverte extraordinaire pour les enfants
Curieusement, à l’époque du net , du Skype ou du sms la magie opère toujours quand au travers d’un fil d’antenne et d’un poste radio, ils entendent en direct un radioamateur du bout du monde qu’ils ne connaissent pas mais dont la passion est communicative ….

Journée nationale Sécu.Civile6_13.11.2003 CergyAvec la radio, on touche à la physique, aux mathématiques, aux sciences, à la géographie, à l’histoire, aux langues, mais aussi à la météorologie, l’astronomie, l’électricité, l’activité solaire etc etc
Généralement, les professeurs en redemandent !

Le carnet de trafic

P1180609Il est obligatoire dans toute station radioamateur et doit être tenu à jour.
Il doit comporter les modifications apportées à la station radio, tous les contacts établis avec les autres stations radioamateurs avec les détails suivants :
– La date, l’heure de début et de fin du contact en UTC,
-La fréquence utilisée,
-Le type de modulation employé,
-La force et la lisibilité des signaux reçus la force et la lisibilité des signaux envoyés,
-La puissance de l’émetteur utilisée et facultativement le prénom et la localisation du correspondant (QTH).

Les cartes QSL

Chaque contact (QSO) est confirmé par une carte QSL sur laquelle seront précisé les indications suivantes :
– L’indicatif du correspondant,
– Date, l’heure de début et de fin de contact (UTC),
– La lisibilité et la force des signaux reçus de votre correspondant,
– Le mode de transmission,
– La fréquence utilisée,
– La signature et accessoirement la description de la station et une formule de politesse.

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